Soyons clairs : des milliers de personnes voient chaque année dans leur ciel des objets ou phénomènes qu'ils ne parviennent pas à identifier. Après étude, il pourra s'agir d'objets astronomiques (planètes), météorologiques, satellitaires (rentrées d'étage de fusée), mais quelques-uns, il faut bien le reconnaître, résistent à l'examen. Combien ? Très peu.

Très peu mais pas zéro. L'un des exemples les plus connus est celui d'un pilote de chasse français aux superbes moustaches qui a vu depuis son Mirage quelque-chose d'assez extraordinaire et étrange pour que ce pilote expérimenté ne l'associe à rien de connu. Ce « quelque chose » avait tout l'air, selon lui, d'un objet matériel.
Cet homme est digne de confiance. Le sont aussi la majorité des témoins de ces observations, mais c'est bien souvent leur compétence qui est en cause. Peu de personnes sont capables de reconnaître sans se tromper Vénus, un parhélie (faux soleil, phénomène météo), voire certains engins de fabrication humaine comme les ballons-sondes. Ce pilote était certainement mieux armé pour identifier ce qu'il a vu et pourtant il en a été incapable.

Depuis 1947, ce qu'en France on appelle désormais Phénomènes Aériens Non-identifiés (PAN), a fait l'objet de tentatives d'études statistiques, d'une systématique (la plus connue étant celle de J. Allen Hynek basée sur le degré d'étrangeté) et pour un certain nombre de « cas », d'enquêtes de terrain... Pas toujours sérieuses. Il faut dire que la science des PAN n'existe pas, par définition, et que les observations sont toutes différentes malgré quelques similitudes. En d'autres mots, ne sachant pas ce qu'on cherche, on ne sait pas comment le chercher. Un exemple : l'atterrissage présumé d'un objet à Trans-en-Provence a été suivi d'une enquête officielle qui conclura à un engin inconnu de haute étrangeté, avant qu'une contre-enquête scientifique ne l''assimile à un simple canular. Et ces cas sont légion pour les observations au sol ou rapprochées.
Quand les extraterrestres sont convoqués, c'est encore pire. Or, et malgré le fait qu'il s'agisse bien, dans l'état actuel de la science, de la plus mauvaise des hypothèses, c'est celle qui est le plus souvent retenue par les aficionados. Car « le » phénomène (terme générique recouvrant une incroyable diversité d'apparences), excite non seulement curiosité mais aussi adhésion sans preuve à la thèse extraterrestre ainsi qu'à d'autres encore plus exotiques. Très loin des faits, certains sont prêts à tout admettre et quelques-uns (rares heureusement mais très actifs sur Internet), sont allés jusqu'à créer des sectes ufologiques qui n'ont pas grand-chose à envier aux dérives groupusculaires qui font hélas parfois l'actualité des faits divers.

Gardons l'esprit ouvert. L'exemple de notre pilote de chasse moustachu montre qu'il peut arriver à tout le monde d'observer quelque chose de très étrange dans le ciel ; ne rejetons aucune explication a priori, mais à l'inverse n'en acceptons aucune qui ne soit pas démontrée scientifiquement. Et si notre curiosité est titillée par les PAN, OVNI et quel que soit le nom qu'on leur donne, quel excellent prétexte pour regarder le ciel de jour comme de nuit ! Ce qui s'y passe n'est pas toujours étrange mais parfois simplement très beau.